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Vue de la façade de la Basilique de Saint-Denis

Cette basilique s’élève sur le tombeau de Saint-Denis, le premier évêque de Paris.

Au 7e siècle, le roi Dagobert Ier, descendant direct de Clovis, décide de s’y faire inhumer. Après lui, la plupart des rois et des reines de France se font enterrer dans cette prestigieuse abbaye, et elle devient la dernière demeure des rois de France. Une dizaine de personnalités d’exception ont aussi gagné le droit de reposer à leurs côtés : de Bertrand du Guesclin, connétable de Charles V, à Gaspard IV de Coligny, maréchal de France, sous Louis XIV, descendant de l’Amiral, tué lors de la Saint-Barthélemy.

Au 12e siècle, l’abbé Suger entreprend de grands travaux d’agrandissement et utilise de nouveaux principes architecturaux : l’abbatiale est l’une des premières à se parer du “style français”, nommé plus tard style gothique. Sa façade est le témoin de cette transition entre architecture romane et architecture gothique, avec l’apparition des arcs brisés, aux côtés des arcs en plein cintre. la basilique conserve cependant quelques éléments carolingiens, romans ou encore de la Renaissance.

Parmi les ouvrages sculptés qu’elle abrite, plusieurs chefs-d’œuvre de la sculpture funéraire du Moyen- Âge et de la Renaissance : le gisant de Saint Louis ou le tombeau monumental d’Henri II et Catherine de Médicis, sont particulièrement impressionnants.

LES INCONTOURNABLES

Voici ce que vous devez absolument savoir pour préparer votre visite :

1. Le berceau de l'art gothique (intérieur et extérieur)

  • Une révolution architecturale : La Basilique de Saint-Denis est considérée comme le premier grand édifice de style gothique. C'est sous l'impulsion de l'abbé Suger (1122-1151) qu'ont commencé les transformations de l'ancienne église carolingienne.
    • Le chœur et le déambulatoire : observez particulièrement le chevet et le déambulatoire (le couloir qui contourne le chœur). Suger y a innové avec la voûte sur croisée d'ogives, des arcs-boutants (proto-arcs-boutants) et de grandes ouvertures vitrées, permettant d'inonder l'intérieur de lumière. C'est ici que l'on peut saisir les prémices de l'architecture gothique.
    • Lumière divine : l'objectif de Suger était de créer un espace baigné de lumière colorée, symbolisant la lumière divine, d'où l'importance et la taille des vitraux.

2. La nécropole royale (intérieur)

C'est la raison d'être et la principale attraction de la Basilique : elle est la dernière demeure de 43 rois, 32 reines, et de nombreux princes et grands serviteurs du royaume de France, des Mérovingiens aux Bourbons.

  • Les tombeaux et gisants : Promenez-vous parmi les 70 gisants et tombeaux qui jalonnent la basilique, ils forment un musée unique de la sculpture funéraire du 12e au 16e siècle. Chaque tombeau est une œuvre d'art racontant une partie de l'histoire de France.
    • Les plus emblématiques :
      • Le tombeau de Dagobert Ier (roi des Francs, 7e siècle).
      • Les gisants de Louis IX (Saint Louis) et Isabelle d'Aragon.
      • Le tombeau de François Ier et Claude de France, avec des figures réalistes au-dessus et des orants plus symboliques.
      • Les tombeaux d'Henri II et Catherine de Médicis.
      • Les monuments funéraires de Louis XVI et Marie-Antoinette, dont les restes ont été transférés ici après la Révolution.
      • Le cœur de Louis XVII, fils de Louis XVI et Marie-Antoinette.
  • La crypte : Descendez dans la crypte. C'est là que se trouvent les caveaux des Bourbons et les reliquaires des rois et reines de France, souvent avec les cercueils. C'est un lieu très solennel.

3. L'extérieur de la basilique

  • La Façade Occidentale : Admirez la façade avec ses trois portails sculptés. Notez que la tour nord et sa flèche ont été démantelées au 19e siècle mais un chantier de reconstruction est en cours (2025-2029), ce qui peut rendre les abords du côté nord moins clairs pendant cette période.
  • Les rosaces : En particulier la grande rose sud, qui aurait servi de modèle à celle de Notre-Dame de Paris.
  • Les sculptures : Observez les détails des sculptures sur les portails et les arcs.

4. Les vitraux

  • La basilique possède des vitraux qui, même si tous ne sont pas d'origine, contribuent à l'atmosphère lumineuse de l'intérieur. Des projets de restauration et de nouvelles créations ont eu lieu récemment pour certaines verrières, redonnant de l'éclat à des parties du déambulatoire.

Conseils pratiques pour la visite :

  • Accès : La Basilique se trouve à Saint-Denis, au nord de Paris. L'accès le plus simple est via le Métro ligne 13, arrêt "Basilique de Saint-Denis", qui débouche directement sur la place.
  • Tarif : L'accès à la nef est souvent gratuit (pour les offices), mais l'accès à la nécropole royale et à la crypte est payant.
  • Billet : Il est fortement recommandé d'acheter votre billet en ligne pour éviter l'attente.
  • Durée de la visite : Prévoyez 1h30 pour bien explorer la nécropole et l'architecture.
  • Visites guidées / audioguides : C'est un monument très riche en histoire. Une visite guidée ou un audioguide est fortement recommandé pour comprendre l'histoire des rois et des évolutions architecturales.
  • Horaires : 

    La basilique est ouverte tous les jours (sauf pendant les offices religieux et les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre)

    D'avril à septembre 
    Du lundi au samedi : 10h - 18h15 (dernier accès à 17h45) 
    Le dimanche : 12h - 18h15 (dernier accès à 17h45) 

    D'octobre à mars 
    Du lundi au samedi : 10h - 17h15 (dernier accès à 16h45) 
    Le dimanche : 12h - 17h15 (dernier accès à 16h45) 

Le Saviez-Vous ?

« Montjoie ! Saint-Denis ! », ce célèbre cri d’armes fait référence à l’oriflamme de l’abbaye, offerte par l’abbé Suger (v.1080-1151) au roi Louis VI (1081-1137), en guise de protection. Saint-Denis est alors érigé en patron protecteur du royaume de France et les chevaliers se rassemblent derrière le roi et sa bannière au cri de « Montjoie ! Saint-Denis ! ».
Mais, l’oriflamme est perdue au cours de la bataille d’Azincourt, en 1415, ce qui entraîne l’abandon du cri de guerre. Saint-Denis demeure cependant le protecteur du royaume jusqu’à la chute de la monarchie.


Si la basilique Saint-Denis est restée célèbre pour les cérémonies funéraires durant l’Ancien Régime, elle l’était aussi pour des cérémonies de couronnement. En effet, si les rois de France sont traditionnellement couronnés à Reims, de nombreuses reines ont été sacrées à la basilique Saint-Denis. C’est le cas d’Anne de Bretagne, qui est même sacrée deux fois reine de France en ce lieu, après avoir épousé le roi Charles VIII, puis son successeur Louis XII ; Marie Tudor (épouse de François II) ou Marie de Médicis (épouse d’Henri IV) ont, elles aussi, été couronnées dans la basilique. Cette dernière cérémonie a été représentée par Rubens, dans une œuvre que vous pouvez découvrir au musée du Louvre.


Napoléon Ier, à son tour, a souhaité s’inscrire dans l’histoire de Saint-Denis. Après les saccages de la Révolution, il fait démarrer les travaux de restaurations de la basilique, qui durent plus de 60 ans ! Dans les anciens bâtiments conventuels, l’empereur décide d’installer la Maison d’éducation de la Légion d'honneur. Cette institution, qui perdure aujourd'hui, est réservée aux filles qui descendent de personnes décorées de la Légion d’honneur, de la Médaille militaire ou de l’ordre national du Mérite.

1135-1280
Commanditaire : Abbé Suger (v.1080-1151)

Métro : Ligne 13 (station Basilique de Saint-Denis) à 100 mètres du monument.
RER D, arrêt Saint-Denis, puis Tramway T1 (5 minutes) ou 15 minutes à pied.
RER B (puis Bus 153 ou 253)

1 Rue de la Légion d'Honneur , 93200 Saint-Denis