
Deux ailes symétriques, reliées par un péristyle, sur une colline dominant la Seine : une construction monumentale, des lignes épurées typiques de l'époque Art Déco, pour cet édifice qui est entièrement revêtu de marbre.
Ce palais, construit en 1937 pour l'Expo Universelle, présentait pour l'occasion une rétrospective de l'art français depuis le Moyen-Âge.
Aujourd'hui, il accueille dans une aile le musée d'Art Moderne de la ville de Paris et dans l'autre, un centre d'art contemporain. En contrebas, côté Seine, le reflet du palais dans le miroir d'eau de la terrasse participe de la monumentalité de l'architecture. A l'intérieur, ses grandes verrières inondent les espaces de lumière et offrent des vues sur la Seine et la Tour Eiffel, intégrant le paysage parisien dans l'expérience du musée.
Couramment abrégé MAM, le Musée d’Art Moderne de Paris a ouvert en 1961.
Hébergé dans l’aile Est du palais, il présente une collection riche de plus de 15 000 œuvres d’art. Comme tous les musées de la ville de Paris, l’accès à ses collections permanentes est gratuit (Seules les expositions temporaires sont payantes).
LES INCONTOURNABLES DE LA VISITE
1. A l'extérieur : le péristyle et ses sculptures.
La grande sculpture de bronze est une œuvre d’Antoine Bourdelle (1861-1929). Elle représente La France Éternelle sous les traits de Pallas Athéna, déesse grecque de la guerre, armée d’un bouclier et d’une lance et accompagnée par les serpents de la Sagesse. Cette statue, destinée à honorer les combattants américains de la Première Guerre mondiale, devait initialement se dresser à Verdon-sur-Mer (en Gironde, Nouvelle Aquitaine), là où La Fayette embarqua pour les Etats-Unis et où les soldats américains débarquèrent en 1917.
Les bas-reliefs sur le soubassement de la terrasse sont d’Alfred Janniot (1889-1969), à qui Paris doit aussi le décor du Palais de la Porte Dorée (12e), ex-musée des colonies devenu Cité de l’Immigration. Les deux grands panneaux illustrent La Légende de la mer, à droite, et La Légende de la terre, à gauche, avec de nombreuses figures mythologiques.
Le miroir d’eau a été réalisé par Félix Févola (1882-1953).
2. La collection permanente : un panorama de l'art Moderne
La collection permanente du MAM est d'une richesse incroyable : le parcours muséographique permet d’appréhender les grands courants artistiques du début du 20e siècle jusqu'aux années 60 : le fauvisme, le cubisme, l’école surréaliste, l’école de Paris, l’abstraction, le nouveau réalisme, l’arte povera, etc… Elle est particulièrement étendue sur les mouvements artistiques liés à la capitale française.
- Chefs-d'œuvre incontournables :
- Raoul Dufy, La Fée Électricité (1937) : C'est une fresque monumentale et un chef-d'œuvre spectaculaire, spécialement conçue pour le musée. C'est l'une des plus grandes peintures au monde.
- Henri Matisse, La Danse (version de Paris, 1932-1933) : Deux grandes versions murales de cette œuvre emblématique.
- Robert Delaunay, La Tour Eiffel (1926) et L'Équipe de Cardiff (1912-1913) : Des œuvres clés du cubisme orphique et de l'orphisme.
- Amedeo Modigliani, La Femme aux yeux bleus (1918) : Un portrait iconique du maître italien.
- Jean Fautrier, Le Grand sanglier noir (1926) : Une œuvre sombre et viscérale, où la peinture est matière.
- Fernand Léger, Les Disques (1918) : Un exemple du cubisme mécaniste.
- Daniel Buren, Mur de peintures (1995) : Une œuvre in situ qui joue avec l'espace du musée.
- Autres artistes majeurs : Le musée expose des œuvres de Picasso, Braque, Derain, Vlaminck (Fauvisme), Dufy, Léger, Soutine, Chagall, Foujita, Klee, Giacometti, Boltanski, Soulages, et bien d'autres...
3. Les expositions temporaires : toujours en évolution
Le MAM est très dynamique et propose régulièrement des expositions temporaires de grande envergure, qui peuvent se concentrer sur des artistes spécifiques, des mouvements ou des thématiques contemporaines. Ces expositions sont souvent très attendues et attirent un large public.
- En 2025, vous pouvez voir :
- Matisse et Marguerite : Le regard d'un père (4 avril - 24 août 2025) : une exposition intime explorant la relation entre Henri Matisse et sa fille Marguerite, à travers des œuvres inédites et des correspondances.
- Gabriele Münter : Peindre sans détours (4 avril - 24 août 2025) : la première rétrospective en France de cette artiste allemande, membre fondatrice du mouvement expressionniste "Le Cavalier bleu".
- Oliver Beer : Reanimation Paintings : A Thousand Voices* (4 avril - 13 juillet 2025) : une installation immersive mêlant art visuel et sonore.
Conseils pratiques :
- Adresse : 11 Avenue du Président Wilson, 75116 Paris.
- Accès :
- Métro : Ligne 9 (Iéna ou Alma-Marceau).
- RER C : Pont de l'Alma.
- Bus : 32, 42, 72, 80, 82, 92.
- Horaires :
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h.
Nocturne pour les expositions temporaires le jeudi soir jusqu'à 21h30.
Fermé le lundi.
Fermetures annuelles : 1er janvier, le 1er mai et le 25 décembre
Fermeture exceptionnelle à 18h les 24 et 31 décembre - Tarifs : L'accès aux collections permanentes est gratuit. Les expositions temporaires sont payantes (les tarifs varient, de 5 € à 15 €).
- Durée de la visite : Prévoyez au moins 1h30 à 2h pour la collection permanente, et plus si vous visitez une ou plusieurs expositions temporaires.
Le Saviez-Vous ?
L’exposition de 1937 est la dernière exposition universelle à s’être tenue à Paris. Des 55 pavillons, trois constructions seulement étaient destinées à être permanentes : le palais des musées d’art moderne (actuel palais de Tokyo), le pavillon des travaux publics, dit Palais d'Iéna (actuel CESE - Conseil Économique, Social et environnemental) et le Palais de Chaillot, qui abrite un théâtre de 1250 places, la Cité de l’Architecture et du Patrimoine et le Musée de l’Homme.
Paris avait été choisi pour l'Exposition Universelle de 2004 mais la candidature a été retiré en 2002 en raisons de multiples problèmes : budgétaires, calendrier des travaux, rivalités politiques...
Les prochaines Expo Universelles auront lieu à Osaka, au Japon, en 2025, puis en Arabie Saoudite, à Riadh, en 2030. A quand la prochaine Exposition Universelle dans la capitale française ? En 2037 ?


Métro : stations Iéna et Alma Marceau (ligne 9)
RER : station Pont de l’Alma (ligne C)
Bus : lignes 32, 42, 63, 72, 80, 82, 92